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21 février 2007

« JE FERAIS MIEUX DE LE FAIRE MOI-MÊME ! »

En tant que patron, manager ou entrepreneur, vous avez probablement raison de dire cela… Mais tant que vous réfléchirez dans ces termes-là, vous serez effectivement condamné à tout faire tout seul !

Si vous voulez garantir le succès de votre équipe, département ou entreprise (tout en conservant une vie privée), tout faire vous-même aura inéluctablement des conséquences prévisibles :

  • A la longue, votre santé en souffrira
  • Vous hypothéquerez votre mariage ou votre relation

  • Vous empêcherez vos collègues d’apprendre et de s’épanouir

  • Vous passerez pour quelqu’un qui ne se fie à personne

  • Votre équipe pensera qu’elle ne sera jamais aussi futée que vous

  • Vos employés finiront par s’en aller, voire par passer à la concurrence en emportant - comble de l’horreur - vos meilleurs clients avec eux !

Dans ma pratique professionnelle, mon objectif consiste à libérer au moins 30% du temps des entrepreneurs ou managers. De leur montrer comment déléguer toute une série de tâches de routine, afin qu’ils puissent travailler « sur » leur entreprise en non plus « dans » leur entreprise.

Mais pour gagner ces 30%, il faut qu’ils soient disposés à déléguer ! Certes, c’est plus vite dit que fait. La plupart des entrepreneurs et des managers sont terrifiés à l’idée de déléguer, parce qu’ils sont terrifiés à l’idée que les autres fassent des bêtises. Ce sera vraisemblablement le cas, mais comment l’entrepreneur ou le manager, ont-ils appris ? En commettant des tas d'erreurs !

Le refus de déléguer est ce que j’appelle un « mais ». Les « mais » sont des peurs, et le meilleur moyen de surmonter une peur, c’est de découvrir où est votre avantage. Posez-vous la question : « Que pourrais-je faire autrement si j’avais 30% de votre temps libre de tout problème opérationnel ? » Pensez-vous que votre situation s’améliorerait si vous étiez…

  • En rendez-vous avec un client important ?

  • En train d'identifier de nouveaux clients ou marchés ?

  • De réfléchir à de nouveaux produits et services ?

  • Ou d’examiner des possibilités de partenariats avec d’autres entrepreneurs ?

Rentabiliseriez-vous mieux votre temps ? Sans aucun doute. Alors, que faire ?

Primo :

Dressez la liste de toutes les tâches qui vous ennuient à mourir.
Chiffrez le coût de ces tâches (est-ce un travail à 10 € de l'heure, à 25€ de l'heure ou à 50€ de l'heure ?)

Secundo :

Demandez aux membres de votre équipe qui aimerait voir son nom associé à telle ou telle tâche.
Etablissez un plan d’action, en commençant par les tâches les plus faciles
Laissez votre collègue regarder par-dessus votre épaule, puis regardez par-dessus la sienne, avant qu’il ne reprenne la tâche en sachant que vous êtes là s’il a besoin de vous.

Et voilà le travail ! Un entrepreneur ou un manager ne devrait pas s’occuper des tâches les moins rentables. Jamais, au grand jamais !

Attention : ne confondez pas « déléguer » et « abdiquer ». Vous devez être prêt à aider les autres durant le processus d’apprentissage. Formez-les, guidez-les et conseillez-les. Une fois la première tâche menée à bien (à propos, ne vous étonnez pas de voir que l’autre fait mieux que vous), vous serez prêt à déléguer une autre tâche à un autre employé valorisé, et ainsi de suite jusqu’à ce que vous obteniez vos 30% de gain de temps. Alors, en tant qu’entrepreneur, manager ou chef d’une équipe, vous vous concentrerez sur le travail qui est vraiment le vôtre : la stratégie de votre entreprise.

Ce n’est pas plus compliqué que ça.

Bien sûr, cela prendra du temps, mais il faut parfois accepter de reculer pour mieux sauter. N’oubliez jamais qu’à la clé, il y a 30 % de votre temps mieux rentabilisé. Attendez-vous à être surpris du résultat : vous vivrez plus longtemps - et plus heureux -, votre mariage se portera mieux et pour couronner le tout, vous verrez sans doute ros fondamentaux connaître une croissance équivalente à « vos » 30% !

Faites confiance à ceux qui travaillent avec vous ! D’après mon expérience, ils ne vous laisseront jamais tomber.


A propos de l’auteur :

Basée en Nouvelle-Zélande, Ann Andrews est une consultante spécialisée en gestion des ressources humaines.

Elle est l’auteur de trois excellents ouvrages qui abordent le sujet : “Shift Your But”, “Finding the Square Root of a Banana” et “Did I Really Employ You?”. Elle a également créé la franchise “Teams from Woe to Go”.


Cet article est issu d’une série de documents permettant aux employés et aux managers de parcourir un processus d’apprentissage en six étapes afin de découvrir comment améliorer significativement les résultats de l’entreprise par une meilleure communication interpersonnelle. Ann est joignable à l’adresse anand@woetogo.com, ou via son site http://www.woetogo.com/.

Sensibilité culturelle et conscience de soi

La sensibilité culturelle est la clé du succès dans vos relations internationales. Pré-requis : bien appréhender les spécificités culturelles, et agir en fonction.

Pour beaucoup d’entre nous, ces deux point se résument souvent à se familiariser avec les habitudes et coutumes culturelles, ou les styles de négociation du pays ou de la personne avec qui l’on va être en relation… Mais ce n’est qu’une partie du processus, et certainement pas la plus importante.

Si vous parcourez la littérature qui traite des études interculturelles ou pluriculturelles, vous aurez peut-être l’impression que pour vous mettre à niveau, il suffit de lire quelques articles parlant de la culture ou du pays que vous ciblez, éventuellement d’acheter un rapport sur la manière de faire des affaires et les tactiques de négociation. Pourtant, la démarche est bien plus complexe.

L’inconvénient de cette approche, c’est qu’elle vous plonge d’emblée dans une relation duelle, du type « eux contre nous ». Les Allemands sont comme ceci, les Japonais comme cela… « ils » sont bizarres, différents, autrement.

Au bout du compte, c'est tout à fait contre-productif lorsque vous êtes face à votre prospect ! Etant donné que vous l’avez déjà « étiqueté », vous risquez de passer à côté de petits indices comportementaux qui vont à l’encontre de l’image que vous avez des membres de cette culture.

Plus important : même si ces classifications par pays et par cultures fonctionnent à l’échelle collective, elles sont inefficaces au niveau de l’individu. Par exemple, l'homme d'affaires japonais qui vient vous voir de Tokyo a peut-être effectué la majeure partie de ses études aux Etats-Unis, ce qui a totalement modifié la façon dont il traite et négocie.

A mon sens, le premier pas pour développer sa sensibilité culturelle consiste non pas à découvrir les autres cultures, mais bien à nous étudier nous-mêmes : nos mythes, attitudes, croyances, vues du monde et stéréotypes. Cela peut paraître étonnant, car on pourrait croire que nous nous connaissons très bien, mais c’est extrêmement important car cela nous permet :

1) de surmonter plus aisément les problèmes au cours de réunions avec des hommes d’affaires étrangers
2) de mieux négocier
3) de mieux communiquer

Bref, c’est tout à notre avantage.

Vous allez me dire : « Comment faire pour mieux se connaître ? » Vous serez sans doute soulagés d’apprendre qu’il n’est pas indispensable de méditer sur une montagne pendant vingt ans. En revanche, il importe d’entamer un processus d’analyse personnelle dans vos rencontres avec les autres. Nous avons besoin des autres pour mettre le doigt sur nos "angles morts" et nous faire prendre conscience de notre comportement plutôt que de la manière dont nous percevons celui-ci. Cela peut être aussi simple que de demander aux autres un feedback sur nous-mêmes et notre comportement dans des contextes spécifiques (au travail, à la maison), lire des livres (voir suggestions à la fin de l’article) ou faire des tests d’évaluation en ligne, comme ceux qui se trouvent dans cet article sur l’intelligence émotionnelle.
Cette démarche est sans doute la plus difficile, car elle implique une volonté de changer… Et quelques moments pénibles en découvrant des vérités peu plaisantes sur nous-mêmes. Cependant, une fois passé le cap, les autres étapes du processus – connaissance de la culture, de la politique, de l’histoire et des habitudes du monde des affaires de la culture-cible, ainsi que l’apprentissage de ce qui peut se faire ou non en matière de communication verbale et non-verbale – s’acquièrent facilement.
Suggestions de lectures :

1) When Cultures Collide by Richard D. Lewis, (Nicholas Brealey, 1999).
2) Riding the Waves of Culture by Fons Trompenaars and Charles Hampden-Turner (McGrw-Hill, 1998).
3) Emotional Intelligence by Daniel Goleman, (Bantam, 1997).

A propos de l’auteur :
Neil Urquhart est formateur et consultant en communication et compétences interculturelles. Il aide les particuliers, ainsi que les organismes du secteur public et privé, à remporter de nouveaux marchés à l’étranger. Au cours des 14 dernières années, Neil a vécu et travaillé dans des pays aussi divers que le Japon, le Brésil, l’Allemagne et les Etats-Unis. Il est actuellement basé à Londres.