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08 juin 2006

Etre patron

Par Sophie Januel

Etre patron n’est pas évident, et selon une étude citée dans l’édition de février 2006 du magazine français L’Entreprise, les profils des patrons européens - tous secteurs confondus - oscillent entre autocrate, démocrate ou méritocrate.

Dans La Tribune du 05 décembre 2005, un article signé Sandrine L’Herminier et intitulé «Quel sera le profil du PDG de demain ? » donne la définition suivante : « Le PDG du XXIème siècle sera éphémère, ou il ne sera pas »… Une réponse dans laquelle tout le monde ne se reconnaîtra pas. En effet, les exigences d’un microcosme combinant élite et mondialisation ne correspondent pas nécessairement à la réalité des centaines de milliers de « petits patrons » dont les entreprises constituent le véritable tissu économique européen.

A trop aspirer à des profils standardisés de type « aptitudes normalisées pour gestion de conglomérats mondiaux dans le but de faire de super-chiffres pour le prochain trimestre », on oublie tous les patrons de PME ou PMI qui font tourner la boutique, qui ont une éthique et des valeurs, et à qui incombe la tâche quotidienne de résoudre la quadrature du cercle.

Alors, sortons de ces profils de « maîtres du monde », et tournons-nous plus fréquemment vers les patrons et patronnes qui peuvent servir de modèles - ou à tout le moins de sources d’inspiration et de compréhension - en matière de savoir-être et de savoir-faire en tant que patron.

Dans cette optique, le credo que l’auteur français Jacques Benoît développe notamment dans son ouvrage « Graine d’Ethique » prend toute sa signification : « Etre patron, c’est assurer le management, mais avec un supplément d’âme ».

Ce credo repose en effet sur le sens aigu de la responsabilité d’un patron ou d’un entrepreneur vis-à-vis de ses collaborateurs, et sur son pragmatisme privilégiant le fait de travailler dans la sérénité et l’efficacité, et de donner du sens aux décisions et aux actions.

Toujours selon Jacques Benoît, « la finalité de l’entreprise est avant tout humaine, sociale ». Au-delà des tentatives de récupérations commerciales et « communicantes », l’éthique est avant tout un élément fondateur, un dénominateur commun de l’adhésion et de la construction d’identité chez un individu et au sein d’un groupe. Elle est à la source de la motivation et de l’implication des personnes dans l’écosystème de l’entreprise.

A l’heure actuelle, ce discours est encore considéré comme décalé par certains… Mais du moins a-t-il le mérite d’offrir une alternative à l’attitude privilégiant la gestion purement financière.

A propos de l'auteur :
Sophie Januel dirige Arcseo Office Management, qui prend en charge l’organisation et la gestion externalisée de PME.
Publication initiale février 06 : http://entremetteurdecompetences.typepad.com/ et http://www.enviedentreprendre.com/